Dans le sillage du slow food ou du slow life, le slow sex est un éloge de la lenteur (sous la couette) qui ne cesse de se propager en France et de faire des adeptes de tout âge. L’ouvrage de Diana Richardson, Slow Sex, faire l’amour en pleine conscience rencontre un véritable succès. Il nous explique comment profiter de cet instant, de chaque détail, de chaque caresse et comment vivre une sexualité épanouissante grâce à la lenteur et dans l’attention au présent.
Qu’est-ce que la pratique du slow sex ?
Le slow sex se positionne à l’exact opposé des “quickies” et des parties de jambes en l’air sur le pouce. Il puise son inspiration dans divers courants : méditation, pleine conscience, tantrisme, massages sexuels… Ici, les objectifs ne sont plus ceux de la performance, de la vitesse et de la compétition à l’orgasme.
Le slow sex privilégie la lenteur, la tendresse, l’amour, la communion, la conscience des gestes et des paroles, l’attention et les émotions. Il nous invite à ralentir et à profiter de chaque sensation, dans un moment d’échange symbiotique. Concrètement, cela consiste à faire attention à ce qu’il se passe dans notre corps, aux émotions qui nous traversent, aux sensations éprouvées (de plus douces aux plus intenses), sans oublier de prendre en compte les ressentis de l’autre.
Avant de penser à obtenir un orgasme, à paraître sexy aux yeux de l’autre ou à être au top de ses capacités sexuelles, le sexe lent favorise le plaisir et le désir sous toutes leurs formes, même les petits gestes ou les caresses préliminaires.
Les principes du slow sex
Privilégier la lenteur
La notion de temps est au cœur de l’expérience du slow sex. Si vous avez déjà ouvert un livre sur le sujet, vous êtes certainement tombés sur de nombreux termes : lenteur, ralentissement, douceur, conscience, méditation, relaxation, respiration, etc.
Proche de la sophrologie, de la méditation et du tantrisme, le sexe lent invite hommes et femmes à ralentir le rythme, surtout pendant l’acte sexuel, et à se réconcilier avec son corps et ses sensations. L’objectif est simple : en lâchant prise et en prenant le temps de faire l’amour, les couples peuvent booster leur sexualité et vivre une véritable communion érotique, ce qui n’est pas toujours le cas avec le petit coup rapide sur la table de la cuisine !
Comment ralentir au lit ? Ne foncez pas avec une seule idée en tête : celle de l’orgasme ! Ne passez pas à côté des préliminaires, au contraire, faites-les durer, et connectez-vous à vos émotions et à votre corps.
Explorer son corps et celui de son partenaire
Le slow sex passe donc surtout par la (re)découverte du corps de l’autre et de son propre corps. Les deux partenaires doivent être sur un terrain d’égalité pour que ce moment intime soit pleinement satisfaisant pour le couple. Malgré les complexes et les inhibitions, le sexe en pleine conscience suppose de se défaire du regard de l’autre et de se laisser porter par le moment présent.
Plus facile à dire qu’à faire ? C’est pour cela que les caresses et les massages se doivent d’être lents et doux. La femme, par exemple, peut ainsi reprendre confiance en elle, se mettre à nu, et se laisser bercer par les caresses ou en explorant le corps de l’autre. Il faut réussir à déconnecter son esprit, avec toutes les représentations et les préjugés qu’il contient, pour pouvoir se reconnecter avec ses émotions intérieures.
C’est une sorte de strip-tease sophrologique ! Durant l’acte, il ne faut pas hésiter à interroger son partenaire ou à se parler.
Oublier la performance et l’injonction à l’orgasme
Il faut l’avouer, notre vision de l’expérience sexuelle est construite sur la course à l’orgasme et sur l’injonction à la performance. La plupart des couples se dirigent immédiatement vers la pénétration, font des mouvements effrénés, tout cela afin d’obtenir un orgasme le plus rapidement possible. Mais, un rapport sexuel, ce n’est pas que cela !
Le slow sex ne cherche pas à écarter toute idée de plaisir impulsif et bestial, car c’est une forme de sexualité comme une autre et qui a sa raison d’être. Il suggère surtout qu’il existe d’autres formes de plaisir où l’orgasme (notamment l’éjaculation masculine) et la performance (masculine aussi) ne sont pas absolus.
Le slow sex invite à se dépouiller de ses habitudes sexuelles et à explorer une autre façon de jouir en couple.
Créer une ambiance cosy et relaxante
Vous l’avez compris, un rapport sexuel placé sous le signe de la lenteur favorise la détente et la relaxation. Il est donc important de créer une ambiance cosy, avec des bougies, des lumières tamisées, une musique calme et sensuelle en arrière-fond, des matières chaudes et douces sur lesquelles se coucher (plaids, couvertures, etc.) et d’utiliser des huiles de massage ou des parfums érotiques.
Le décor est important. Il permet de rentrer dans le jeu, de lâcher prise, de se sentir en confiance et d’avoir l’impression d’être dans un cocon intime, partagé seulement par votre partenaire.
Les sens peuvent ainsi s’épanouir dans l’environnement créé, avec les odeurs, les textures, les couleurs et les sons. Ici, pas de précipitation ni d’improvisation, au contraire, vous pouvez scénariser et ritualiser ce moment de bien-être et de plaisir.
Comment s’initier au slow sex ?
Si vous souhaitez explorer les contrées relaxantes et délicates du slow sex, vous pouvez vous plonger dans la lecture de deux livres : le livre de Diana Richardson (Slow Sex, faire l’amour en pleine conscience) ou Le Slow Sex, s’aimer en pleine conscience d’Anna et Jean-François Descombes. Ces auteurs partagent le même avis du sexe et de la vie de couple, à l’opposé de nos habitudes et de la culture dominante.
Ils proposent d’expérimenter une nouvelle manière de faire l’amour, dans la lenteur et l’attachement au présent (d’après les principes de l’auteur Carl Honoré, dans son livre Éloge de la lenteur). Des pages d’exercices pratiques sont proposées dans ces ouvrages, pour réussir à se déconnecter, à explorer son corps, apprendre à méditer et à lâcher prise, et découvrir la pleine conscience.
Et si le secret d’une sexualité épanouissante se révélait dans la lenteur et dans la conscience de son corps et de ses émotions ? Face aux multiples injonctions imposées dans notre vie sexuelle (homme et femme), ne serait-il pas temps de ralentir et de s’arrêter sur ce que nous pouvons ressentir ? Si le slow sex n’est pas fait pour tout le monde, il faut au moins essayer !
